Introduction
Vous rêvez d’une Mercedes Classe A d’occasion ? Prudence ! Derrière l’étoile à trois branches se cache parfois un cauchemar financier. Certaines générations et motorisations de cette compacte premium peuvent transformer votre coup de cœur en gouffre financier. Entre problèmes de chaîne de distribution, turbocompresseurs défaillants et filtres à particules récalcitrants, naviguer dans l’univers de la Classe A d’occasion demande une boussole bien calibrée.
Dans cet article, je vous révèle les modèles Mercedes Classe A à éviter absolument, les pièges à déjouer et les signaux d’alarme à surveiller pour éviter de vous retrouver avec une voiture qui passera plus de temps chez le garagiste que dans votre garage.
Résumé de l’article
Section | Points clés abordés |
---|---|
Générations à risque | W168, W169, certains W176 et défauts spécifiques W177 |
Moteurs problématiques | A160 CDI, A200 Turbo, A45 AMG, motorisations diesel Euro 5 |
Défauts majeurs | Chaîne distribution, turbo, FAP, boîte DCT, problèmes électroniques |
Coûts de réparation | Estimations détaillées par type de panne et génération |
Conseils d’achat | Points de vérification, modèles recommandés, alternatives fiables |
Mercedes Classe A Première génération (W168) : Le piège de la pionnière
Des débuts difficiles qui marquent encore aujourd’hui
La première Classe A, produite de 1997 à 2004, reste le modèle Mercedes Classe A à éviter par excellence. Cette pionnière du segment compact premium de la marque allemande cumule les problèmes structurels qui peuvent rapidement transformer l’achat en cauchemar.
Le fameux « test de l’élan » suédois de 1997, qui avait fait basculer la voiture lors d’un changement de direction brusque, n’était que le début des ennuis. Mercedes a certes corrigé le problème avec l’ESP de série, mais d’autres défauts sont apparus au fil des années.
Les moteurs W168 à fuir absolument
Le 1.7 CDI (OM668) : Ce diesel développant 60 ou 75 ch selon les versions est un véritable piège. Les propriétaires rapportent des casses de turbocompresseur dès 80 000 km, des problèmes d’injecteurs récurrents et une pompe à injection fragile. Coût des réparations : entre 2 000 et 4 000 euros.
Le 1.6 essence (M166) : Moins problématique que le diesel, mais attention aux joints de culasse qui peuvent lâcher autour de 120 000 km. La distribution par chaîne, théoriquement plus fiable qu’une courroie, pose paradoxalement problème sur cette génération avec des tensions défaillants.
Défauts électroniques et finition
Au-delà des motorisations, la W168 souffre de problèmes électroniques chroniques : calculateurs défaillants, problèmes de centralisation, dysfonctionnements du tableau de bord. La qualité de finition intérieure, avec des plastiques qui se dégradent rapidement, trahit également l’âge de cette génération.

Mercedes Classe A Deuxième génération (W169) : L’amélioration en trompe-l’œil
Une évolution qui corrige certains défauts… mais en crée d’autres
Commercialisée de 2004 à 2012, la W169 marque un net progrès par rapport à sa devancière. Pourtant, certaines motorisations restent à éviter absolument si vous cherchez une Mercedes Classe A fiable.
Le cauchemar du A160 CDI et A180 CDI
Ces motorisations diesel, équipées du moteur OM640 puis OM607, concentrent la majorité des problèmes de fiabilité de cette génération.
Problèmes de FAP récurrents : Le filtre à particules se colmate fréquemment, surtout en conduite urbaine. Coût de remplacement : 1 500 à 2 500 euros. De nombreux propriétaires témoignent de pannes à répétition dès 60 000 km.
Vanne EGR défaillante : Cette pièce, cruciale pour le recyclage des gaz d’échappement, tombe en panne de manière quasi-systématique vers 80 000 km. Remplacement : 800 à 1 200 euros.
Injecteurs capricieux : Les injecteurs Common Rail de ces motorisations supportent mal les carburants de mauvaise qualité. Leur remplacement complet peut atteindre 2 000 euros.
Les motorisations essence plus fiables mais…
Les versions essence M266 (A150, A170) s’avèrent globalement plus fiables, mais attention aux chaînes de distribution qui peuvent se détendre prématurément. Ce problème, moins fréquent que sur les diesels, touche principalement les véhicules mal entretenus.
Motorisation W169 | Défauts principaux | Coût moyen réparations | Fiabilité (/10) |
---|---|---|---|
A160 CDI | FAP, vanne EGR, injecteurs | 3 000 – 5 000 € | 3/10 |
A180 CDI | FAP, vanne EGR, turbo | 2 500 – 4 000 € | 4/10 |
A150 essence | Chaîne distribution | 1 000 – 1 800 € | 6/10 |
A170 essence | Distribution, bobines | 800 – 1 500 € | 7/10 |
Mercedes Classe A Troisième génération (W176) : Le tournant moderne avec ses pièges
Une révolution esthétique qui cache des défauts persistants
Lancée en 2012, la W176 marque une rupture stylistique majeure. Mercedes abandonne le monospace compact pour une silhouette plus conventionnelle et séduisante. Pourtant, sous cette robe moderne se cachent encore quelques motorisations à éviter.
Les premières années : attention aux défauts de jeunesse
2012-2014 : Les années à risque
Les millésimes 2012 à 2014 concentrent la majorité des problèmes de cette génération. Mercedes a procédé à plusieurs recalls et campagnes de rappel pour corriger les défauts de jeunesse, mais tous les véhicules n’ont pas bénéficié des corrections.
Motorisations diesel Euro 5 : toujours problématiques
A180 CDI phase 1 (OM607) : Ce moteur, déjà problématique sur la W169, poursuit sa carrière défaillante sur les premières W176. Les mêmes défauts persistent : FAP, vanne EGR, injecteurs. La situation s’améliore légèrement avec la phase 1.5 en 2014.
A200 CDI (OM651) : Plus robuste que le 1.5 CDI, ce 2.1 CDI souffre néanmoins de problèmes d’injecteurs et de chaîne de distribution sur les premiers millésimes. Les véhicules de 2015 et plus sont sensiblement plus fiables.
L’arrivée des motorisations turbo essence : de nouveaux défis
A200 Turbo (M270) : Ce nouveau moteur 1.6 turbo essence inaugure une nouvelle ère chez Mercedes. Globalement fiable, il présente toutefois quelques points faibles sur les premières versions :
- Pompe à haute pression défaillante (800 à 1 200 euros)
- Capteurs de pression turbo fragiles (300 à 500 euros)
- Bobines d’allumage à changer régulièrement (300 euros le jeu)
Le cas particulier de l’A45 AMG : puissance et fragilité
L’A45 AMG et son moteur M133 de 360 ch méritent une attention particulière. Cette bombe de 2.0 turbo souffre de plusieurs défauts chroniques :
Problèmes de turbocompresseur : Le turbo pousse le moteur dans ses retranchements. Casses prématurées rapportées dès 50 000 km sur les véhicules « malmenés ». Coût : 3 000 à 5 000 euros.
Boîte DCT capricieuse : La transmission à double embrayage AMG Speedshift DCT 7G montre des signes de faiblesse avec des à-coups, des patinages et parfois des blocages complets. Révision complète : 4 000 à 7 000 euros.
Mercedes Classe A Quatrième génération (W177) : La modernité n’exclut pas la vigilance
Une génération récente mais pas exempte de défauts
Commercialisée depuis 2018, la W177 bénéficie d’une technologie de pointe et d’une finition en net progrès. Cependant, certaines motorisations et équipements nécessitent une vigilance particulière à l’achat.
Les nouveaux moteurs essence : plutôt prometteurs
Série M282 (A180, A200) : Ces nouveaux moteurs 1.3 turbo, développés en partenariat avec Renault-Nissan, montrent une fiabilité correcte sur les premiers retours. Attention toutefois aux :
- Capteurs de pression d’huile parfois défaillants
- Systèmes d’injection directe sensibles à la qualité du carburant

Diesel OM654 : un nouveau départ ?
Le nouveau moteur diesel OM654 marque une rupture avec les générations précédentes. Les premiers retours sont encourageants, mais le recul manque encore pour évaluer la fiabilité à long terme.
Les défauts spécifiques à surveiller
Électronique MBUX : Le nouveau système multimédia MBUX, très sophistiqué, présente parfois des bugs logiciels et des lenteurs. Les mises à jour sont fréquentes mais pas toujours suffisantes.
Caméra de recul : Plusieurs propriétaires rapportent des pannes prématurées de la caméra de recul, souvent liées à l’humidité. Remplacement : 800 à 1 200 euros.
Capteurs d’aide à la conduite : Les nombreux capteurs (radar, ultrasons, caméras) sont sensibles aux chocs et aux conditions météorologiques. Coût de remplacement individuel : 200 à 800 euros selon le capteur.
FAQ : Vos questions les plus fréquentes sur la Mercedes Classe A d’occasion
Quels modèles de Classe A sont les plus fiables ?
Les A150 et A170 essence de la W169 phase 2 (2008-2012) représentent le meilleur compromis fiabilité/prix. Pour les générations plus récentes, privilégiez les A180 et A200 essence W176 à partir de 2015.
Quels moteurs éviter absolument sur la Classe A ?
À fuir :
- Tous les diesels W168 (1997-2004)
- A160 CDI et A180 CDI W169 (2004-2012)
- A180 CDI W176 phase 1 (2012-2014)
- A45 AMG première génération (problèmes turbo et boîte)
Faut-il craindre la boîte DCT sur l’A35 AMG ?
La boîte DCT de l’A35 AMG (W177) bénéficie des améliorations par rapport à l’A45 première génération. Cependant, restez vigilant sur l’historique d’entretien et le style de conduite du précédent propriétaire. Une conduite sportive intensive peut accélérer l’usure.
Comment reconnaître une Classe A bien entretenue ?
Points de vérification essentiels :
- Carnet d’entretien complet avec respect des préconisations Mercedes
- Absence de témoins au tableau de bord
- Historique des rappels constructeur effectués
- État des consommables (plaquettes, disques, pneus)
- Test de tous les équipements électroniques
Les problèmes de FAP sont-ils résolus sur les dernières générations ?
Les W177 diesel OM654 montrent une nette amélioration concernant les problèmes de FAP grâce à une meilleure gestion électronique et des cycles de régénération optimisés. Cependant, une conduite majoritairement urbaine reste déconseillée pour tout diesel équipé d’un FAP.
Conseils d’achat : Comment choisir une Mercedes Classe A d’occasion sans se tromper
La règle d’or : privilégiez les phases 2 et les derniers millésimes
Mercedes procède généralement à des améliorations substantielles lors des « phases 2 » de ses modèles. Ces évolutions, intervenant généralement 3 ans après le lancement, corrigent les principaux défauts de jeunesse.
Chronologie des phases 2 :
- W169 : 2008 (améliorations moteurs et électronique)
- W176 : 2015 (corrections FAP et système d’injection)
- W177 : 2021 (évolutions mineures, génération encore jeune)
L’importance cruciale de l’historique d’entretien
Une Mercedes Classe A d’occasion sans carnet d’entretien complet représente un risque majeur. Les intervalles de révision Mercedes sont stricts, et tout écart peut entraîner des pannes coûteuses.
Points de vigilance :
- Vidanges respectées (tous les 15 000 km maximum)
- Changement du filtre à air et à carburant selon préconisations
- Contrôle et remplacement des courroies accessoires
- Révisions spécifiques (distribution, liquide de refroidissement)
Budget réparations : provisionnez intelligemment
Même sur une Classe A fiable, prévoyez un budget réparations annuel :
- W169 essence bien entretenue : 800 à 1 200 euros/an
- W176 essence récente : 500 à 800 euros/an
- Toute version diesel Euro 5 : 1 200 à 2 000 euros/an minimum
Les alternatives fiables à considérer
Si votre cœur balance vers une Classe A problématique, considérez ces alternatives :
Dans la gamme Mercedes :
- Mercedes Classe B W246 (plus spacieuse, motorisations similaires mais souvent mieux gérées)
- Mercedes CLA C117 (berline compacte, évite certains défauts de la Classe A)
Chez la concurrence :
- Audi A3 8V (finition premium, fiabilité correcte)
- BMW Série 1 F20 (moteurs essence fiables, conduite sportive)
💡 Suggestion photo : Tableau de bord d’une Classe A récente avec tous les témoins éteints pour illustrer un véhicule en bon état
Coûts de possession : La réalité financière d’une Mercedes Classe A d’occasion
Comparatif des coûts par génération sur 3 ans
Génération | Prix d’achat moyen | Entretien/an | Réparations/an | Coût total 3 ans |
---|---|---|---|---|
W168 (À éviter) | 3 000 – 6 000 € | 800 € | 2 000 € | 8 400 € |
W169 diesel (À éviter) | 5 000 – 10 000 € | 900 € | 1 800 € | 8 100 € |
W169 essence | 6 000 – 12 000 € | 700 € | 1 000 € | 5 100 € |
W176 essence récente | 12 000 – 20 000 € | 600 € | 700 € | 3 900 € |
Le piège de l’achat pas cher
Un adage dit qu’il n’y a rien de plus cher qu’une Mercedes bon marché. Les chiffres le confirment : une W168 à 4 000 euros peut vous coûter plus cher sur 3 ans qu’une W176 essence à 15 000 euros.
Conclusion : Votre roadmap pour un achat réussi
Acheter une Mercedes Classe A d’occasion n’est pas un parcours semé d’embûches insurmontables, à condition de connaître les modèles à éviter et les signaux d’alarme. Les générations W168 et les diesels W169/W176 phase 1 constituent les principaux écueils à contourner.
Mes recommandations finales :
✅ Privilégiez : W169 essence phase 2, W176 essence à partir de 2015, W177 récentes ❌ Évitez : Toute W168, diesels CDI W169, A45 AMG première génération, W176 phase 1
Votre plan d’action :
- Identifiez précisément la génération et le millésime
- Vérifiez l’historique complet d’entretien
- Contrôlez l’état des points sensibles (FAP, turbo, chaîne)
- Budgétisez les réparations prévisibles
- N’hésitez pas à faire expertiser par un professionnel
La Mercedes Classe A peut être une excellente voiture d’occasion… si vous évitez les pièges ! Avec ces informations en poche, vous avez toutes les cartes pour faire le bon choix et profiter sereinement de votre étoile à trois branches.